Seul champion de France Elite en titre en piste à Nogent-sur-Oise, Jean-Marc Pontvianne a fait honneur à son nouveau statut. En s’envolant à 16,69 m, le triple sauteur de l’Entente Nîmes Athlétisme a gagné et battu son record personnel, qui était déjà la meilleure performance française de l’hiver. L’autre athlète de cette première journée, ce fut Awa Sene (Doubs Sud Athlétisme), auteur d’un superbe doublé 60 m haies-longueur. Retour sur les temps forts d’un samedi plein d’espoirs.

La Perf'

Pontvianne, l’or et le record
Passer des lumières du stadium Jean Pellez d’Aubière à la piste du stade couvert Marie Curie de Nogent-sur-Oise aux couleurs légèrement défraichies, ça fait un choc. C’est un autre athlétisme. Moins clinquant, sans doute. Plus austère, c’est sûr. Mais l’odeur entêtante du synthétique qui flotte dans l’air, les gradins au confort sommaire jalonnés de piliers verts et le mur d’escalade collé à la paroi derrière le second virage n’empêcheront jamais un athlète en forme de briller. Comme ce fut le cas de Jean-Marc Pontvianne, ce samedi. Le triple sauteur d’Entente Nîmes Athlétisme, titré au niveau élite il y a deux semaines, a déjà le titre espoirs en poche lorsqu’il s’élance pour son sixième et dernier essai. Sa course nerveuse est rythmée par la claque du public. Il retombe loin. 16,69 m, c’est un record personnel et la meilleure performance française de l’hiver. « Avec mon entraîneur, on avait programmé le pic de forme pour ce week-end, que ce soit pour les championnats d’Europe ou les championnats de France espoirs », raconte Jean-Marc. Ce fut Nogent-sur-Oise plutôt que Prague mais pas question, pour le Gardois, de galvauder un rendez-vous national : « J’ai mis beaucoup de temps à décrocher mon premier titre de champion de France. Mon état d’esprit, c’était de ne rien lâcher de A à Z. » Il ne s’est donc pas affolé après un début de concours compliqué techniquement. «J’arrivais plus vite sur la planche qu’à Aubière mais ça n’était pas en place, décrit-il. J’étais perdu. Heureusement, au fur et à mesure, j’ai retrouvé mes sensations. » En l’absence de Compaoré, Tamgho and co, Jean-Marc Pontvianne, vingt ans, s’est fait, cet hiver, une place au soleil dans une discipline où les têtes d’affiche ne manquent pas dans l’Hexagone. « Mon but, cet été, sera d’être à la bagarre avec les meilleurs Français et d’aller les titiller le plus possible, glisse-t-il avec gourmandise. » Pontvianne, voilà un nouveau nom à retenir chez les « tripleux ».